« Le marché européen du meuble pèse plusieurs dizaines de milliards d'Euros, c'est un levier de croissance colossal »

(Boursica.com) Pourriez-vous pour nos lecteurs et abonnés, nous présenter les activités de Miliboo ?

(Guillaume Lachenal) Historiquement, Miliboo est un spécialiste de la vente de meubles sur Internet. Notre particularité : nous avons supprimé la chaîne intermédiaire traditionnelle dans le meuble (à savoir tout ce qui concerne les usines, exportateurs, importateurs, grossistes et distributeurs) et travaillons en direct avec les usines de fabrication. Nous commercialisons uniquement les produits de notre marque, créés par nos designers. Bien que notre activité historique soit en ligne, Miliboo a aujourd'hui évolué, passant d'un pure player à un modèle de distribution omnicanal : nous avons ouvert deux boutiques à Paris et à Lyon.

(Boursica.com) Protégez-vous vos créations ? Avez-vous un risque de contrefaçon ?

(Guillaume Lachenal) Tous nos modèles sont déposés sur notre marché. Si l'un de nos produits est commercialisé auprès d'un distributeur qui tente de le vendre sur le marché européen, nous pouvons l'attaquer pour contrefaçon. Nous avons toujours le risque qu'une usine puisse fabriquer des produits pour une autre enseigne, ce qui constitue finalement un risque pour n'importe quelle entreprise du secteur. Mais nous n'avons jamais eu de problème de copie, les usines jouent le jeu et connaissent parfaitement les risques auxquelles elles s'exposent.

(Boursica.com) Dans quels pays êtes-vous déjà présent et avez-vous une stratégie de développement à l'international ?

(Guillaume Lachenal) Nous livrons l'Europe et sommes présents essentiellement en Italie, en Espagne, au Benelux et en Allemagne. Notre présence est moindre en Angleterre car les normes sont très spécifiques sur ce territoire.

Aujourd'hui, nous pouvons livrer indifféremment toute l'Europe, avec les mêmes services et conditions qu'en France. Le marché européen du meuble pèse plusieurs dizaines de milliards d'Euros, c'est un levier de croissance colossal pour lequel nous avons beaucoup d'intérêts et sur lequel nous continuerons de nous développer. Cela étant dit, aujourd'hui plus de 80% de notre chiffre d'affaires est réalisé en France, qui demeure notre plus gros levier de croissance.

(Boursica.com) Comptez-vous ouvrir de nouveaux points de vente physiques en France ou à l'international ?

(Guillaume Lachenal) Le point de vente physique vient plutôt en soutien d'une activité déjà bien amorcée. À partir du moment où nous avons par exemple, une activité forte en Allemagne, nous savons qu'un point physique deviendra nécessaire pour rassurer nos clients. Mais cette stratégie n'a du sens qu'à partir d'un certain seuil de chiffre d'affaires.

(Boursica.com) Vous avez beaucoup communiqué sur le canapé connecté, quels sont les premiers retours ?

(Guillaume Lachenal) Il a été présenté au CES de Las Vegas et a bénéficié de l'effet salon au niveau communication. Il sera commercialisé cet été et nous sommes sollicités par plusieurs partenaires potentiels.

(Boursica.com) Vous venez d'annoncer un partenariat stratégique avec Point.P, pouvez-vous nous en détailler l'articulation et le potentiel en termes de croissance pour les prochaines années ?

(Guillaume Lachenal) Le partenariat avec Point.P fait suite à un constat simple : l'arrivée de nouveaux acteurs du bricolage en ligne agressifs en termes de prix, et les stratégies devenues obsolètes qui consistaient pour l'essentiel, à aligner des gammes de matériaux selon leur tarif. Aujourd'hui, ces acteurs comme Point.P ont besoin de vendre une ambiance, une émotion, du bien-être. Le client a besoin de se projeter. C'est face à ce constat que Point P nous a sollicité pour réinventer leurs magasins.

C'est par ailleurs une approche gagnant-gagnant puisque nous sommes peu présents en points de vente physique. Nous profitons ainsi de la visibilité offerte par les showrooms Point.P, dont plus d'une centaine est ouverte au grand-public.

(Boursica.com) Quel regard portez-vous sur l'année 2019 ?

(Guillaume Lachenal) L'année 2019 sera cruciale pour apporter davantage de visibilité à Miliboo. Nous avons besoin d'acquérir plus de notoriété globale et c'est toute l'idée du partenariat avec Stéphane Plaza et M6. L'idée demeure d'avoir accès à tous les plans de campagne TV, radio et web du Groupe. L'année 2019 va être organisée autour de ce point, et donc in fine, à la préparation de la montée en charge de nos activités. Plus concrètement, les premières campagnes vont être diffusées en juillet, une période forte pour nous, puisque c'est l'une des deux périodes de soldes. Cela veut dire que toutes nos équipes et tous nos stocks devront être en ordre de bataille pour être capables d'absorber la montée en charge que va générer cette campagne.

(Boursica.com) Le nombre d'actions de Miliboo échangées sur le marché Parisien est très faible, pensez-vous à terme élargir le flottant, si oui comment l'envisagez-vous ? (Augmentation de capital, cession de blocs d'actions, ... ?

(Guillaume Lachenal) Le nombre d'actions de Miliboo échangées sur le marché Parisien est parfois très faible, mais cela reste une tendance générale pour les smallcaps. Des fonds d'investissements sont présents à notre capital et ils auront à terme, vocation à en sortir, ce qui élargira le moment venu notre flottant.

(Boursica.com) Enfin y a-t 'il un sujet ou une actualité que vous souhaiteriez porter à la connaissance de nos lecteurs, potentiels investisseurs ?

(Guillaume Lachenal) L'accord avec M6 et Stéphane Plaza est une étape sans précédent dans l'histoire de Miliboo. Les premiers spots sont prévus en juillet. Cette visibilité apportée par les campagnes massives, avec Stéphane Plaza comme ambassadeur de la marque, peut réellement changer la configuration de Miliboo.