Nouvel Outil De Communication Responsabilisant Les Patients Schizophrènes
LONDON, January 9 /PRNewswire/ -- Une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans The British Journal of Psychiatry, importante revue de psychiatrie, montre qu'un outil de communication simple appelé 2-COM, facilitant la communication entre patient et psychiatre, permet aux patients de jouer un plus grand rôle dans la prise en charge globale de leur maladie et peut entraîner des changements dans les modalités de traitement des patients. Les résultats obtenus ont également montré que 2-COM a apporté les bénéfices les plus importants chez les patients connaissant le plus de problèmes dans la prise en charge de leur maladie.(1)
2-COM est une simple liste de contrôle identifiant 20 'problèmes' courants qu'une personne atteinte d'une maladie mentale grave comme la schizophrénie est susceptible de connaître. Cette liste comprend des problèmes associés aux domaines suivants : logement, relations, argent, manque d'activités, détresse psychologique, sexualité, symptômes de la maladie et effets secondaires du traitement. En outre, 2-COM incorpore une série de trois échelles conçues pour permettre une évaluation à long terme de l'expérience du traitement vécue par le patient, de sa capacité à faire face aux environnements sociaux et de sa sensation globale de bien-être.
Dans cette étude, 134 patients schizophrènes ou présentant une schizophrénie dysthymique ont été répartis de façon aléatoire dans deux groupes bénéficiant soit de la prise en charge standard, soit de la prise en charge standard plus utilisation de 2-COM. Avant de rencontrer leur clinicien pour leur consultation de routine, les patients du groupe actif ont reçu la liste de contrôle 2-COM à compléter et il leur a été demandé d'indiquer les thèmes qu'ils souhaitaient aborder avec leur clinicien. Les résultats ont été évalués immédiatement après la consultation et à l'occasion d'un suivi après six semaines.
Ces résultats ont montré que l'utilisation de 2-COM entraînait une amélioration stable, selon le patient, de la qualité de la communication entre patient et psychiatre, quels que soient la sévérité de la maladie et le nombre de besoins rapportés. Les patients recevant 2-COM ont également présenté une diminution du nombre de besoins rapportés entre la deuxième et la troisième visite. De plus, 2-COM a provoqué un changement dans le comportement clinique des psychiatres immédiatement après la consultation, comme l'a démontré une plus grande probabilité de modification du traitement, à la fois pharmacologique et non pharmacologique. Cette modification du traitement est en outre apparue plus probable chez les patients ayant rapporté davantage de besoins.
Le Professeur Jim van Os de l'Université de Maastricht aux Pays-Bas, principal auteur de cette étude, fait le commentaire suivant : "Nous nous réjouissons que les résultats de cet essai confirment les bénéfices, à la fois pour les patients et les cliniciens, liés à l'adoption de cet outil de communication simple dans la pratique quotidienne. Ces résultats semblent indiquer qu'en donnant aux patients la possibilité de fixer le programme de leur consultation, il soit en fait possible d'engendrer et de faciliter une discussion des carences liées à leur prise en charge, aboutissant de fait à des changements au niveau de cette prise en charge qui ne seraient peut-être pas intervenus autrement. À terme, ces modifications de la prise en charge peuvent à leur tour aboutir à une amélioration du devenir des patients, bien qu'une analyse plus poussée à long terme soit nécessaire pour le confirmer. Sur la base de cette étude, nous encourageons les patients et les psychiatres à adopter 2-COM dans leur pratique."
2-COM a été mis au point par un groupe de psychiatres de renom originaires de divers pays européens, en réponse à des travaux de recherche indiquant qu'une communication améliorée entre patient et professionnel peut entraîner une amélioration du devenir des patients, et a bénéficié d'une subvention éducative sans restrictions de AstraZeneca Neuroscience. Les résultats de cette étude viennent à l'appui de précédents travaux de recherche, publiés l'an dernier dans l'importante revue de psychiatrie Acta Psychiatrica Scandinavica, qui indiquaient que 2-COM améliorait de façon significative le niveau de satisfaction des patients vis-à-vis de leur traitement, en facilitant une meilleure communication entre patient et psychiatre dans la pratique clinique de routine.(2)
La liste de contrôle 2-COM est disponible en neuf langues différentes aux adresses web suivantes : www.2coms.homestead.com ou www.psychiatryinpractice.com.
Références
1. Van Os J, Altamura AC, Bobes J, Gerlach J, Hellewell JS, Kasper S, Naber D, Robert P. (2004) Evaluation of the 2-COM communication tool as a clinical intervention: Results of a multi-national randomized controlled trial. Br J Psychiatry. Jan;184(1):79-83.
2. Van Os et al (2002) 2-COM: an instrument to facilitate patient-professional communication in routine clinical practice. Acta Psychiatr Scand
Remarques destinées aux rédacteurs :
Figurent parmi les psychiatres européens ayant contribué à la mise au point de 2-COM : J. van Os (Université de Maastricht, Pays-Bas) ; A.C. Altamura (Universita degli Studi Di Milano, Italie) ; J. Bobes (Universidad de Oviedo, Espagne) ; D.C. Owens (University of Edinburgh, Royaume-Uni) ; J. Gerlach (Hôpital St Hans, Danemark) ; J. S. E. Hellewell (Trafford General Hospital, Royaume-Uni) ; S. Kasper (Centre Hospitalier Universitaire Psychiatrique, Autriche) ; D. Naber (Klinik fur Psychiatrie und Psychotherapie der Universitat Hamburg, Allemagne) et P. Robert (Hôpital Pasteur, France)