Coface : note pays @rating
Coface annonce que son indice mondial[1] des risques pays a continué de s'améliorer au cours des trois derniers mois (-4%), et ce d'une manière plus soutenue qu'auparavant. Cette amélioration provient essentiellement d'un meilleur comportement de paiement des entreprises en Europe et d'une anticipation plus favorable quant à l'environnement des affaires.
Dans les pays industrialisés, le niveau des risques a en effet sensiblement baissé (-8%), sous l'effet du reclassement de la note des entreprises françaises (de A2 en A1) et la mise sous surveillance positive de la note A2 des entreprises allemandes. L'Europe occidentale conserve néanmoins un indice de risque supérieur à celui de l'Amérique du nord et du Japon.
En Europe centrale, l'amélioration de l'indice (-5%) est le reflet du reclassement de la Pologne (de A4 en A3)
Dans les pays émergents, l'indice évolue peu, malgré le reclassement de la note de l'Equateur (D en C) et la mise sous surveillance positive de la note du Venezuela (D)
En Asie, au Maghreb et au Proche/Moyen Orient, les indices demeurent inchangés.
La note pays @rating estime la capacité moyenne des entreprises d'un pays à honorer leurs paiements à bonne date. Elle est issue du croisement de critères relatifs à l'environnement économique, financier et politique des entreprises avec des éléments liés à leurs comportements de paiement à court terme (voir annexe " méthodologie de la notation pays @rating ")
Evolution des notes pays dont la note a été modifiée
Cf : tableau disponible en téléchargement sur http://www.companynewsgroup.com
FRANCE
Reclassement de A2 en A1
La croissance s'affermit progressivement. Les exportations sont portées par l'amélioration de l'environnement économique mondial, bien que les entreprises soient toujours soumises à une vive concurrence. L'investissement redémarre, bien qu'encore freiné par une forte pression sur les marges (prises en tenaille entre la hausse des cours des matières premières et la faible augmentation des prix de vente) et de faibles taux d'utilisation des capacités de production. La consommation des ménages a récemment rebondi, mais elle demeure pénalisée par une confiance instable, la persistance du chômage élevé et la stagnation du pouvoir d'achat. La marge de manoeuvre du gouvernement en matière de politique budgétaire reste limitée par la nécessité de résorber le déficit public et d'assainir les comptes sociaux. Les réformes décidées par le gouvernement, notamment celle du système de santé et les mesures fiscales pour favoriser la consommation ne commenceront pas à produire leurs effets avant l'année prochaine. Ces mesures devraient cependant compenser en partie le ralentissement progressif de la demande mondiale.
Après une nette dégradation en 2003, la situation financière des entreprises, et donc leur solvabilité, s'améliore, en particulier dans les secteurs de pointe tels que les télécommunications et les semi-conducteurs. La construction résidentielle, le papier carton et la mécanique bénéficient d'une reprise progressive. Certains secteurs (notamment la chimie, la distribution d'acier et les transports) sont, en revanche, fragilisés par le niveau exceptionnellement élevé des prix des matières premières. Dans ce contexte inégal, la fréquence des incidents de paiement régresse.
ALLEMAGNE
Note A2 placée sous surveillance positive
Une reprise lente et modérée se confirme. Elle repose essentiellement sur l'essor des exportations industrielles qui bénéficient à la fois du dynamisme de la demande mondiale (notamment dans les biens d'équipement) et de gains notables de parts de marché en Asie et en Europe. La compétitivité prix des produits continue de croître à la faveur de gains de productivité résultant notamment de la délocalisation des activités les plus consommatrices de main d'oeuvre et de la modération salariale. Cependant, le chômage reste toujours très élevé (en particulier dans les länder de l'est), le pouvoir d'achat progresse peu, la réunification du pays pose toujours d'importants problèmes sociaux et la réforme sociale générale engagée par les autorités crée un climat d'incertitude peu propice à la consommation des ménages. Une accélération ne sera possible en 2005 que si le dynamisme des exportations et la reprise de l'investissement favorisent cette consommation, grâce notamment à un marché de l'emploi plus favorable.
L'amélioration progressive de l'indice Coface des incidents de paiement des entreprises se confirme. Son retour à un niveau proche des points bas enregistrés en 1997/98 témoigne d'un rétablissement progressif de la solvabilité des entreprises et motive en grande partie la mise en place de la surveillance positive. Dans ce contexte, après une forte augmentation entre 2001 et 2003, les faillites d'entreprises en très légère baisse (-0,07%) sur les 6 premiers mois de l'année 2004 devraient poursuivre leur repli modéré.
POLOGNE
Reclassement d'A4 (avec implication positive) en A3
Ce reclassement est motivé par la confirmation de la bonne tenue de la croissance et l'amélioration du comportement de paiement des entreprises.
Les incertitudes de la situation politique (liées à la position fragile du nouveau Premier ministre Marek Belka) contrastent avec une reprise vigoureuse de l'activité. Après avoir atteint près de 4% en 2003, sous l'effet de la poussée des exportations liée à la dépréciation du zloty, la croissance du PIB devrait atteindre près de 6% en 2004 grâce au renforcement de la demande intérieure et extérieure, et ce en dépit d'un léger ralentissement amorcé au deuxième trimestre. La hausse de la production nationale devrait être de 5% en 2005. Au plan structurel, le pays reste toutefois handicapé par l'important déséquilibre de ses finances publiques. De plus, si le déficit courant demeure relativement faible, le besoin de financement extérieur augmente à nouveau sous l'effet de la hausse de l'amortissement de la dette. Cependant, le niveau modéré de la dette à court terme et celui confortable des réserves de change atténuent la vulnérabilité du pays à une crise de liquidité en devises.
Dans un contexte de dynamisme de l'activité, on constate une nette amélioration de l'indice Coface d'incidents de paiement des entreprises. Cette amélioration intervient après de nombreuses années au cours desquelles la fréquence des retards de paiement est restée élevée et fortement vulnérable à l'évolution de la conjoncture. Elle devrait se confirmer grâce à la poursuite de l'effort de restructuration de l'appareil productif.
EQUATEUR
Reclassement de D en C
L'Equateur bénéficie de l'exceptionnelle conjoncture pétrolière, et ce même si les secteurs non liés aux hydrocarbures restent globalement peu dynamiques. Le redressement des cours de la banane et l'augmentation des transferts des travailleurs expatriés contribuent aussi à améliorer la situation économique. Les cours élevés du pétrole permettent par ailleurs une augmentation des recettes budgétaires ce qui diminue sensiblement l'endettement public. L'amélioration des ratios bancaires après la grave crise de 1998-99 est par ailleurs réelle. La poursuite de cette amélioration dépend cependant étroitement de l'évolution future des cours des hydrocarbures. En cas de baisse des recettes d'exportations, le risque de crise de liquidité en devises reste critique, en raison du faible niveau des réserves qui représentent à peine un mois d'importations de biens et services.
La situation politique est un autre élément d'incertitude. Le Président Lucio Gutierrez doit en effet composer avec un parlement dominé par les partis traditionnels, la coalition gouvernementale étant très minoritaire. L'histoire d'un pays, qui a connu cinq présidents depuis 1996 dont deux ont dû démissionner avant la fin de leur mandat et la forte agitation sociale, n'incite pas à l'optimisme.
Le pays reste donc vulnérable à des chocs politiques, financiers, climatiques, et surtout à l'évolution des cours des matières premières. Toutefois, le niveau élevé du prix du pétrole et la bonne conjoncture économique et financière qui en découle atténuent significativement le risque de crise à court terme.
VENEZUELA
Note D placée sous surveillance positive
L'économie vénézuelienne bénéficie d'une reprise de sa croissance, d'une amélioration de sa situation financière extérieure et de meilleures perspectives de stabilité politique et sociale. Après deux années de récession et de très grande agitation politique, le redémarrage de l'activité provient essentiellement des prix élevés du pétrole et d'un apaisement des tensions politiques. Au plan budgétaire, la politique sociale des autorités génère d'importants déficits dont le financement est en grande partie assuré par l'entreprise d'Etat pétrolière PDVSA. Le niveau d'endettement extérieur du pays reste cependant modeste et sa situation financière s'est améliorée. Conjugué à des recettes en devises accrues, le contrôle des changes institué début 2003 pour juguler les fuites de capitaux, a permis de reconstituer les réserves officielles de change. Les entreprises en revanche restent pénalisées par ce contrôle malgré les assouplissements annoncés. Cette tendance devrait se poursuivre en 2005.
La victoire du Président Chavez au référendum du 15 août a confirmé sa légitimité et se traduit par une amélioration des perspectives de stabilité politique et sociale. Toutefois les divisions au sein de l'opposition ne militent pas en faveur d'une réconciliation nationale rapide.
GRECE
Note A2 surveillance avec implication positive levée.
Après l'extraordinaire dynamisme des premiers mois de 2004, due en grande partie à la préparation des Jeux Olympiques, l'activité pourrait décélérer au dernier trimestre en raison d'un ralentissement de la demande intérieure (syndrome de " la gueule de bois "). La consommation des ménages ralentirait, notamment en raison de la mise au chômage des salariés ayant été embauchés à l'occasion des Jeux.
L'an prochain, la croissance retrouvera un niveau plus en rapport avec le potentiel de l'économie hellène. Alors que la demande intérieure sera contrainte par le besoin de réduire le déficit et la dette publique, la publicité tirée des Jeux assurera un accroissement des recettes touristiques et de l'investissement étranger. La balance courante, nettement déficitaire, pourra alors amorcer un processus de résorption très progressif.
Dans ce contexte, l'indice Coface des incidents de paiement demeure en dessous de la moyenne mondiale. Néanmoins les fragilités persistent dans certains secteurs comme la confection, le textile, le bois, les fruits et légumes. Au cours des prochains mois, une vigilance particulière devra être portée sur l'évolution de la santé financière des entreprises, notamment en raison de la disparition d'un certain nombre de facteurs exceptionnels liés aux JO.
Contact presse : Bernard Blazin
33 (0)1 49 02 19 72
bernard_blazin@coface.com
Tous nos communiqués, publications et informations financières sur Coface sont disponibles sur Internet : http://www.coface.fr
Créée en 1946, Coface est filiale de Natexis Banques Populaires et du Groupe Banque Populaire, dont les fonds propres s'élèvent à 12,2 milliards d'euros. Coface facilite les échanges entre les entreprises partout dans le monde. Pour cela, elle offre à toutes les entreprises des solutions pour gérer, financer et protéger leur poste client, en leur permettant d'externaliser tout ou partie de la gestion et des risques liés à leurs relations commerciales. Elle met à la disposition de ses 85.000 clients plus de 4.000 collaborateurs, organisés, dans chaque pays, autour de forces commerciales intégrées et de quatre lignes de produits : l'assurance-crédit, l'information et la notation d'entreprise, la gestion de créances, l'affacturage et la titrisation de créances. Coface développe trois autres métiers : l'assurance caution, la formation aux techniques du poste clients et, en France, la gestion des garanties publiques à l'exportation pour le compte de l'Etat. Coface est présente directement dans 57 pays, et dans 92 pays grâce aux partenaires du réseau mondial CreditAlliance, structuré autour d'une gestion partagée des risques de crédit (Système Risque Commun). Coface est notée AA par Fitch Ratings et Aa3 par Moody's.
Annexe Méthodologie de la notation pays @rating
Les notations @rating Coface sur 144 pays sont accessibles et mises à jour régulièrement sur le site cofacerating.fr, rubrique rating pays. Leur consultation est en libre accès.
La note pays @rating attribuée par Coface mesure le niveau moyen de risque d'impayé à court terme présenté par les entreprises d'un pays. Elle indique dans quelle mesure un engagement financier d'une entreprise du pays concerné est influencé par les perspectives économiques, financières et politiques du pays. Cependant, les opérateurs du commerce international savent qu'il peut y avoir de bonnes entreprises dans de mauvais pays, et de mauvaises entreprises dans de bons pays ; et que le risque global est fonction tout à la fois des spécificités de l'entreprise, et de celles du pays dans lequel elle opère. La notation pays @rating complète donc tout naturellement la notation entreprise @rating, en permettant de mieux apprécier globalement le risque d'une opération.
Coface suit en permanence 144 pays au travers d'une série d'indicateurs permettant d'apprécier les facteurs politiques, le risque de pénurie de devises, la capacité de l'Etat à faire face à ses engagements vis-à-vis de l'étranger, le risque de dévaluation suite à des retraits brutaux de capitaux, le risque de crise systémique du secteur bancaire, le risque de conjoncture et le comportement de paiement des opérations payables à court terme.
Une note synthétique est attribuée à chacun des 144 pays suivis sur la base de 7 familles de risques. De façon similaire aux agences de notation, les notes pays sont classées en 7 niveaux dans deux catégories de risques :
- Pour les risques dont les notes s'échelonnent de A1 à A4 (A1 étant la meilleure note), la probabilité de défaut de paiement à court terme reste de très faible à acceptable.
- Pour les risques notés B,C et D, l'environnement économique et politique du pays très incertain pourrait détériorer un comportement de paiement déjà souvent mauvais.
Comment sont attribuées les notes pays (R)
Ces notes s'appuient sur la double expertise développée par Coface :
- expertise macroéconomique en matière d'appréciation des risques pays au travers d'une batterie d'indicateurs macroéconomiques,
- expertise microéconomique à travers le suivi sur ses bases de données de 44 millions d'entreprises dans le monde entier, et 50 ans d'expérience sur les défauts de paiement sur les flux qu'elle garantit.
Des indicateurs regroupés en sept familles
Coface suit en permanence sur ces 144 pays une batterie d'indicateurs, dont chacun fait l'objet d'une note individuelle. Les indicateurs sont regroupés en 7 familles. Les trois premières familles permettent d'apprécier :
- les facteurs politiques et institutionnels susceptibles d'interrompre les paiements ou l'exécution des contrats en cours,
- le risque de pénurie de devises résultant d'une crise de balance des paiements pouvant déboucher sur une situation de non-transfert et/ou de rééchelonnement de la dette extérieure contractée par des débiteurs publics ou privés,
- la capacité de l'Etat à faire face à ses engagements vis-à-vis de l'étranger.
Trois autres sous-ensembles d'indicateurs macro-économiques ont pour but d'estimer la probabilité de nouvelles manifestations du risque-pays à la lumière de l'expérience acquise à la suite des récentes crises de marché. Il s'agit :
- du risque de dévaluation brutale suite à des retraits brutaux de capitaux,
- du risque de crise systémique du secteur bancaire apprécié en combinant une analyse du risque d'éclatement des bulles financières et l'évaluation de la solidité du secteur bancaire.
- du risque de conjoncture reflétant le risque de ralentissement de la croissance à court terme en dehors de toute crise financière extérieure qui résulterait de l'un des risques analysés précédemment.
Enfin, le dernier sous-ensemble mesure l'expérience enregistrée sur les garanties délivrées par Coface et ses partenaires assureurs crédit et permet d'apprécier :
- le comportement de paiement sur les opérations payables à court terme
[1] L'indice mondial des risques pays est une moyenne des notes @rating pays pondérée par le poids de chaque pays dans la production mondiale. La base de l'indice est le niveau moyen des risques mondiaux en 2000.
Les annexes relatives au communiqué sont disponibles sur http://www.companynewsgroup.com
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